Mobilités et territoires : relever les défis
Les redoutables équations de la décarbonation des mobilités du quotidien
18 mars 2025, 17h-20h
Strasbourg, Conseil régional Grand Est
Présentation : Alors que la France entre dans une période de forte tension financière du fait d’une dette et d’un déficit publics très importants, la question du financement des mobilités est posée, dans un contexte où les mobilités des personnes sont le seul secteur dont les émissions de CO₂ ne baissent pas.
Est-ce à dire que nous serions condamnés à l’inaction climatique ? Ce serait aller un peu vite en besogne. Une analyse plus approfondie montre que nous avons des marges de manœuvres tant sur les dépenses que sur les recettes, et que des voies sont possibles pour conjuguer décarbonation, équité et efficience. Mais cela nécessite d’analyser sans tabous les obstacles, qu’ils soient techniques ou d’acceptabilité, pour faire baisser fortement les émissions des mobilités en faisant le meilleur usage des fonds publics, et de développer les gouvernances appropriées, en tirant les leçons du passé mais aussi des expériences des autres pays.
En particulier, nul doute que l’analyse partagée de ces enjeux conditionne la réussite des projets de Services express régionaux métropolitains, dont la conférence sur leur financement aura lieu en mai 2025. Avec cette perspective en toile de fond, cette rencontre les abordera sous le double prisme du report modal et de la gouvernance des projets de transformation.
Dans l’esprit des Journées de l’Economie organisées à Lyon, chaque année, par la Fondation Innovation et Transitions, qui réunit des économistes, des chefs d’entreprise, des experts de l’administration, des journalistes, des acteurs sociaux et des responsables politiques, cette rencontre se propose ainsi de rapprocher le grand public de l’économie, en l’éclairant sur les enjeux économiques et les grandes mutations actuelles, et de favoriser un dialogue entre les différents acteurs qui ont compétence à parler d’économie.
Ouverture de la rencontre par François Charlier, Directeur général des services de la Région Grand Est
Table ronde 1 : Comment prendre le temps d’aller vite : quelles gouvernances pour construire les solutions ?
Sous l’effet de la mondialisation, le poids des métropoles s’est renforcé. C’est à cette échelle, intégrant le péri-urbain, que se jouent les enjeux de mobilité du quotidien et les arbitrages entre transport et urbanisation. Ce constat, que reflète la loi de décembre 2023 sur les services express régionaux métropolitains (SERM), soulève beaucoup de débats sur la gouvernance de ces politiques, pour articuler projets de transport et aménagement, pour construire des projets partagés avec les populations, les gérer efficacement et en assurer le financement.
Alors que les débats nationaux sur ce sujet tendent à n’envisager cette question que comme une déclinaison de ceux plus généraux sur la décentralisation, le contexte de projets transfrontaliers élargit la perspective, en obligeant à construire des modes de coopération pragmatiques et à se confronter à d’autres approches sources d’inspiration potentielles, comme le Léman Express, par exemple. A cet égard, le Grand-Est est dans une situation singulière, avec ses trois projets de Serm (Lorraine-Luxembourg, Mulhouse-Bâle et Strasbourg) transfrontaliers.
Intervenant·e·s :
- Julien Beccherle (Directeur Général Adjoint chargé des Mobilités, Région Grand Est)
- Jérôme Calland (Directeur adjoint des transports territoriaux, Société des Grands Projets)
- Pierre Laplane (Directeur général de l'ADEUS)
- Nathalie Picard (Professeure d'économie, BETA, Université de Strasbourg)
Modératrice : Sophie Fay journaliste au journal Le Monde
Table ronde 2 : Passer de la voiture au vélo ou au transport commun, est-ce si simple ?
La question de la décarbonation des mobilités est cruciale en matière d’émissions de GES, la voiture représentant 18% des émissions de la France. Il faudrait ainsi changer les comportements et passer de la voiture au vélo ou au train. Pourtant, force est de constater que malgré les politiques en faveur du vélo ou des transports en commun, la part de la voiture dans les km parcourus au quotidien est de 80% depuis plus de 20 ans, comme dans les pays de l’OCDE. Dans l’Eurométropole de Strasbourg la part du vélo est certes la plus élevée de France, mais celle de la voiture est dans la moyenne des grandes agglomérations.
Tout se passe comme s’il y avait un décalage entre les discours d’injonction et la pratique des habitants. Comment l’expliquer ? Quelle est la géographie et la réalité des déplacements en voiture ? Quelles seraient les solutions pour réussir un report de la voiture vers d’autres modes de transports selon les territoires pour arriver ? Quel rôle dans ce contexte de la tarification, de la politique d’urbanisme et de la gouvernance des mobilités ?
Intervenant·e·s :
- Jean Coldefy (Directeur du programme Mobilités et transitions Mobil’in Pulse, Conseiller scientifique de Geonexio (think&do tank de Transdev))
- Alain Jund, (Vice-Président de l’Eurométropole de Strasbourg aux mobilités, transports, déplacements, politique cyclable et plan piéton)
- Raphaël Poli (Directeur général adjoint de SNCF Gares & Connexions)
- Carine Staropoli (Professeure à l’université de Rouen, chercheur associé à la Chaire New Deal Urbain de Paris School of Economics)
Modératrice : Sophie Fay journaliste au journal Le Monde
Infos pratiques :
Lieu : Conseil Régional, 1 place Adrien Zeller 67070 Strasbourg
Horaire : De 17h à 20h
Accès gratuit sur inscription
La rencontre Mobilités et territoires est organisée avec :
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