Intervenants :
Harold Levrel (Professeur d’économie à l’Institut des sciences et industries du vivant et de l’environnement (AgroParisTech) Chercheur au Centre International de Recherche sur l’Environnement et le Développement (CIRED))Romain Espinosa (Chercheur CNRS en économie, CIRED)
Sarah Vanuxem (Enseignante-chercheuse en droit, Université de Sophia-Antipolis)
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Depuis une vingtaine d’années, le droit de l’environnement s’invite de manière croissante dans nos économies. Le Code de l’environnement, créé en 2000, contient ainsi déjà plus de mots que le Code du travail. Parmi les innovations juridiques sur le sujet, la reconnaissance de droits à la nature à bénéficier de réparation et de compensation pour elle-même est sans doute l’une des plus importantes. La reconnaissance du préjudice écologique en 2016 et du délit d’écocide en 2021, en sont les principaux marqueurs en France. Dans un nombre croissant de pays, la nature bénéficie même aujourd’hui du statut de sujet de droit.
Les conséquences économiques de ces nouveaux dispositifs sont majeures. Tout d’abord, car la nature, dans ces cas de figure, ne peut plus être envisagée d’un point de vue strictement instrumental. Des travaux ont émergé ces dernières années pour questionner la manière dont des non humains peuvent être intégrés dans les cadres théoriques welfaristes. D’autres propositions écocentristes ou biocentristes visent quant à eux à redéfinir en profondeurs les principes normatifs de la science économique.
Au-delà de ces questions éthiques, il existe aussi de nombreux travaux méthodologiques conduisant à développer des outils d’évaluations ne reposant plus sur l’idée que la nature est un capital, une ressource ou un service, mais une somme d’entités avec lesquelles l’être humain opère des transactions. Il en va ainsi des outils développés ces dernières années pour quantifier les « réparations en nature », à la croisée d’analyses économiques et écologiques. Il en va de même des innovations qui proposent d’intégrer un agent « nature » dans les systèmes comptables à partir duquel des transactions économiques avec des entités non-humaines pourraient être rendues visibles, aussi bien à l’échelle de la comptabilité des organisations que de la comptabilité nationale.
Cette table ronde nous offrira l’opportunité de discuter, tant d’un point de vue théorique que méthodologique, des principales conséquences économiques de la reconnaissance de droits à la nature.
Date :
Mercredi 5 novembre09:00 - 10:30
Lieu
Auditorium d’emlyon business school
144, avenue Jean Jaurès 69007 LYON