Le revenu universel, dans sa délimitation la plus complète, représente une solution à la lutte contre l'insécurité économique, que l'on peut qualifier de radicale, puisque inconditionnelle : allocation versée à tous, inconditionnellement à la situation personnelle des bénéficiaires (âge, statut marital ou familial …), et surtout une allocation strictement inconditionnelle à une quelconque participation au marché du travail ou une formation, et strictement inconditionnelle aux autres sources de revenu ou d'accès à un patrimoine.  Ces deux dernières inconditionnalités abreuvent particulièrement la méfiance envers le concept même de revenu universel et fournissent la plupart des arguments de ses opposants, de droite comme de gauche.

Comment argumenter en faveur d’un concept qui semble intrinsèquement à la fois utopiste et injuste, à première vue ? Faut-il vraiment déconnecter une allocation universelle de la participation au marché du travail, du lien au travail ? De conditions d’âge ou de revenu ? Comment financer cette universalité en période de crise économique et budgétaire ? Comment établir le montant d’un tel revenu ?

Le débat s’appuiera sur les expériences, plus ou moins conditionnelles, menées et observées à travers le monde et sur les compétences de Guillaume Allègre, Aurore Lalucq, et P. Van Parijs, philosophe et économiste, spécialiste international du concept de revenu universel et d’éthique économique et sociale.