Intervenants :
Elie Cohen (Directeur de recherche CNRS)Marie-Cécile Naves (Directrice de recherche, IRIS)
Mathilde Maurel (Directrice de recherche, Centre d'Economie de la Sorbonne CNRS-Université Paris 1 et Senior Fellow Ferdi)
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L’accélération de la mondialisation commerciale et financière a conduit à des niveaux d’interdépendance exceptionnels entre les nations, elle était largement le résultat de la volonté politique des États-Unis et de ses alliés européens et japonais, qui s’est ensuite étendue aux pays émergents. Cette stratégie était fondée sur l’idée que grâce au développement des échanges internationaux la prospérité gagnerait le monde entier et réduirait les risques de conflit. D’une certain façon ce résultat a été en partie atteint par la réduction massive de l’extrême pauvreté et l’adoption par les pays émergents de politiques d’ouverture économique. La Chine en étant l’exemple le plus frappant.
L’idée sous-jacente était aussi que le modèle économique libéral se traduirait par la diffusion du modèle politique libéral ce qui est clairement une illusion. Pire la réaffirmation par la Chine et par la Russie d’un modèle de société autoritaire, qu’ils conçoivent comme supérieur et opposé au modèle occidental, conduit à une aggravation des tensions internationales. L’agression de l’Ukraine par la Russie en est une illustration.
L’alliance indéfectible de la Russie et de la Chine, le refus de sanctionner l’agression d’un pays indépendant est une rupture majeure dans les relations internationales. Rupture d’autant plus dangereuse que la Chine réaffirme régulièrement sa volonté de réunifier Taiwan, de grès ou de force. Ce qui implique la possibilité du déclenchement d’une guerre d’agression contre l’île qui est un pôle d’innovation majeure dans l’économie numérique notamment. Rupture d’autant plus grave que de nombreux pays d’Asie (Inde, Pakistan, Indonésie pur l’Asie mais aussi en Afrique) ne soutiennent pas les sanctions décidées par l’Occident.
L’usage de l’arme économique et des sanctions s’amplifie tant du côté américain contre la Chine, que de manière plus générale du côté occidental vis-à-vis de la Russie. Ces politiques révèlent de grandes fragilités : risques énergétiques, risques alimentaires, risques technologiques etc…Elles montrent aussi la faiblesse des institutions multilatérales pour y faire face.
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Date :
Jeudi 17 novembre14:00 - 15:30
Lieu
Salle Sainte-Hélène
10 rue Sainte Hélène - 69002 Lyon