Patrick Artus
Conseiller économique de Natixis et Professeur, PSE
Daniel Cohen
Président de l'Ecole d'Economie de Paris
Denis Ferrand
Directeur Général de Rexecode
Valérie Rabault
Présidente du groupe Socialistes et apparentés à l'Assemblée nationale
Xavier Ragot
Président de l’OFCE, Directeur de recherches CNRS
François Lenglet
TF1 et LCI
On observe dans la période récente le retour de propositions anciennes de politiques économiques :
- le «retour du keynésianisme» : le FMI, l’OCDE, la Commission européenne préconisent le passage à des politiques budgétaires plus expansionnistes, pour lutter contre la croissance faible, l’excès d’épargne dans certains pays. Les questions sont pourtant nombreuses : dette publique très élevée, débat peu conclusif sur le multiplicateur budgétaire, rigidité de l’offre.
- le retour de «l’économie de l’offre» : aux Etats-Unis, au Royaume Uni, dans la zone euro, dans le programme des partis conservateurs, on préconise la baisse des impôts des entreprises, la flexibilité du marché du travail, la concurrence. On observe le retour de la « courbe de Laffer » (des baisses de la pression fiscale accroîtraient les recettes fiscales). Pourtant, les tentatives allant dans ce sens (baisse de la pression fiscale sur les entreprises en France, en Italie) ne sont pas fortement convaincantes.
D’où vient ce retour aux débats anciens de politique économique ?
- du constat de ce que les politiques monétaires expansionnistes ne peuvent pas être davantage utilisées ?
- de ce que ni les politiques keynésiennes ni les politiques de l’offre , n’ont été pleinement utilisées dans la période récente ?
- de la déficience de l’analyse sur les causes réelles de la faible croissance : ralentissement du progrès technique, déficiences du système éducatif, déformation des économies de service ?
On voit aujourd’hui dans les pays de l’OCDE :
- certains (FMI, OCDE, Commission Européenne…) préconiser le retour de politiques keynésiennes : utilisation des déficits publics pour soutenir la croissance, lutter contre l’excès d’épargne ;
- d’autres (D. Trump, Th. May, F. Fillon…) préconiser le retour de politiques de l’offre : baisse des impôts des entreprises et des ménages, flexibilité accrue du marché du travail. On voit donc le retour aux débats (un peu caricaturaux) de politique économique des années 1970-1980. D’où vient ce retour ?
Probablement :
- de la constatation que les politiques monétaires ont atteint leurs limites ;
- de ce qu’aucune de ces politiques (demande, offre) n’a été essayée complètement, avec force, depuis 30 ans : lorsque des déficits publics ont été mis en place, ils ont été vite corrigés ; lorsque des baisses d’impôts ont été mises en place, elles ont été timides ;
- de l’insuffisance de l’analyse qui est faite dans les deux cas : les problèmes de croissance viennent souvent de causes structurelles (affaiblissement du progrès technique, déficiences des systèmes d’éducation et de formation, déformation des structures des économies) que ni les politiques de la demande ni les politiques de l’offre telles qu’elles sont proposées ne pourront corriger.
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