Patrick Artus
Conseiller économique de Natixis et Professeur, PSE
Louis Gallois
Co-président de La Fabrique de l'industrie
Un panel étudiants / lycéens
Pierre Dockès
Université Lumière-Lyon 2
On peut distinguer aujourd’hui trois formes de capitalisme :
- le capitalisme «financier», « actionnarial », « anglo-saxon » où les décisions des entreprises sont prises essentiellement en fonction des intérêts des actionnaires ;
- le capitalisme «de Responsabilité Sociale de l’Entreprise», «européen continental» où les décisions des entreprises prennent en compte aussi l’environnement, les intérêts des salariés, des clients, des fournisseurs, des collectivités voisines des lieux de production ;
- le capitalisme «étatique», partant de Chine, de Russie, du Moyen-Orient où les entreprises et les Etats travaillent ensemble avec des objectifs communs de développement des pays.
Quels sont les avantages, les inconvénients de ces trois formes de capitalisme ? Comment réagir face au développement rapide du capitalisme «étatique» avec, en particulier, l’investissement en acquisition d’entreprises de l’excès d’épargne de la Chine.
Document proposé par Patrick Artus.
Nous examinons les trois modèles présents de capitalisme : le capitalisme « financier anglo-saxon », le capitalisme « coopératif » d’Europe continentale, le capitalisme « d’Etat », chinois en particulier. Nous voulons montrer que le modèle économique et institutionnel des pays qui adoptent un de ces types de capitalisme est cohérent autour du modèle de capitalisme choisi : le choix d’un type de capitalisme implique des choix pour l’organisation du système financier, du marché du travail, de la fiscalité, du rôle de l’Etat… Adopter un modèle de capitalisme impose d’adopter aussi les autres organisations institutionnelles cohérentes avec ce modèle.
Nous allons montrer :
que le capitalisme « financier anglo-saxon » (choix des entreprises liés à l’intérêt des actionnaires) implique la flexibilité du marché du travail, la faiblesse de la pression fiscale donc du rôle de l’Etat, permet donc le financement des entreprises sur les marchés financiers ;
que le capitalisme « coopératif d’Europe continentale » (choix des entreprises liés aux intérêts de toutes les parties prenantes des entreprises, Responsabilité Sociale de l’Entreprise) implique un marché du travail réglementé, n’est donc compatible qu’avec des relations de financement à long terme entre entreprises et banques, conduit à un partage des revenus qui ne soit pas anormalement défavorable aux salariés, donc à l’acceptation d’un rendement des fonds propres plus faible que dans le modèle anglo-saxon ; conduit aussi à ce que les entreprises contribuent davantage au financement des dépenses sociales, de l’équipement des territoires, de la formation, donc à une pression fiscale plus forte sur les entreprises ;
que le capitalisme « d’Etat » (chinois) implique une forte connivence entre l’Etat, les entreprises, les banques publiques, dans les domaines du financement des entreprises, de leur stratégie, de leur développement international.
Journées de l’Economie
Fondation Innovation et Transitions
3, Place de la Bourse
69002 Lyon
Email : jeco@fpul-lyon.org
Partagez le site JÉCO sur vos réseaux sociaux
Poster sur Twitter Poster sur Facebook Poster sur LinkedIn