Intervenants
Alain de Krassny
Président de Donau Chemie AG ( Vienne) et Président de Kem One SAS ( Lyon).
René Lasserre
Professeur à l’Université de Cergy-Pontoise, Directeur du Centre d’Information et de Recherche sur l’Allemagne contemporaine (CIRAC)
Xavier Ragot
Président de l’OFCE, Directeur de recherches CNRS
Alain Trannoy
Directeur d’Etudes à l’EHESS, Aix-Marseille School of Economics
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Les derniers traités européens, comme le traité constitutionnel de Lisbonne et le traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance, apparaissent contre des constructions technocratiques qui éloignent les peuples de l'idée européenne. Ces constructions technocratiques, loin d'être le fruit du hasard, apparaissent comme à l'intersection des matrices politiques intellectuelles allemandes et françaises. L'Allemagne, depuis 1945, se défie du peuple et donne la primauté à des règles constitutionnelles qui apparaissent à même de préserver les intérêts bien compris de celui-ci à long terme. La tradition française est à l'opposée puisqu’elle donne priorité à l’expression de la souveraineté du peuple. Toutefois, à l'extérieur des frontières, la position gaulliste d'une Europe des nations a toujours dénié au peuple européen une source de légitimité. Cette position gaulliste n'a jamais été reniée par un parti au pouvoir ou un président de la république française. La compréhension de ce double déterminisme peut permettre d'anticiper sur l'évolution future de la construction européenne en interrogeant comment les fondements des matrices intellectuelles allemandes et françaises peuvent évoluer à la faveur du resserrement des liens individuels transnationaux, fruit des échanges multiples permis par la construction européenne.