Marchés émergents: espoirs et désillusions

Intervenants :

Joël Ruet (Chercheur CNRS au CEPN et Président The Bridge Tank)
Michel Aglietta (Professeur émérite d’économie (université Paris-Nanterre), conseiller scientifique au CEPII et à France Stratégie)
Nikhil Gandhi (CEO du groupe SKIL (Inde))
Yves Zlotowski (Economiste en chef de la Coface)
Bernard Hoekman (Director International Trade Department, The World Bank)

Modérateur :

Antoine Reverchon (Journaliste, Le Monde)

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Les marchés émergents ont souvent été présentés comme un Eldorado pour des entreprises occidentales en mal de débouchés. Le goût de classes moyennes de plus en plus nombreuses pour les produits, marques et modes de consommation occidentaux, les besoins de ces pays en infrastructures et équipements pour poursuivre leur croissance, offrent a priori des opportunités considérables, alors que les marchés sont aujourd'hui saturés sur les marchés occidentaux. Aujourd'hui, cet espoir "micro-économique" est relayé par un espoir "macroéconomique": dans une économie mondiale en crise, les pays émergents sont les seuls à enregistrer des taux de croissance suffisants pour éviter une sévère récession, et nourrir les espoirs de reprise.

Mais ces espoirs cachent certaines désillusions.

Pour les entreprises, les "marchés émergents" ne sont pas si faciles à conquérir. D'une part, les distorsions réglementaires, et surtout "socio-psycho-culturelle", rendent le coût d'entrée souvent beaucoup plus élevé que prévu ; d'autre part, le positionnement haut de gamme ou technologique des entreprises occidentales est de plus en plus remis en question par l'exigence de transfert de la part des partenaires locaux. A tel point qu'on peut se demander si elles ne sont pas tombées dans un piège, en permettant à des concurrents très efficaces de capter leurs technologies pour mieux leur tailler ensuite des croupières sur les marchés mondiaux (aéronautique, automobile, ferroviaire, BTP, pétrole, énergies renouvelables, etc.).

Sur le plan macro-économique, les économies émergentes montrent des signes de fragilité: les bulles financières (en particulier immobilier et crédit à la consommation) sont de plus en plus comparables à celles qui ont mis à bas l'économie américaine, puis irlandaise et espagnole ; les limites environnementales et sociales à la croissance débridée ne sont plus très loin. La gestion des crises et des risques du modèle émergent pourrait remettre en selle des Etats autoritaires et nationalistes qui privilégieront les intérêts, et les entreprises, nationaux, aux dépens des Etats et entreprises occidentaux.

Date :

Jeudi 10 novembre
14:30 - 16:00

Lieu

Salle : Bourse du Travail
205 place Guichard

69003 Lyon‎

Accès

Métro 
B arrêt Place Guichard

Bus 
C4 – C14 arrêt Saxe–Préfecture

Tram 
T1 arrêt Palais de Justice - Mairie du 3e


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