Au-delà des baisses conjoncturelles des recettes de publicité et des prises d’abonnement, la télévision est confrontée à des mutations économiques structurelles : 1) Numérisation : elle induit une démultiplication du nombre de chaînes, source de fragmentation des audiences, donc de perte de recettes relatives et absolues dans un contexte d’émergence d’un nouveau média conquérant et concurrent, l’Internet ; 2) Interactivité : elle autorise le développement de la consommation «non-linéaire» des programmes dits de «stock» (films de cinéma, séries, documentaires, etc.) de telle sorte que la consommation «à la demande» concurrence la consommation en «temps réel», la télévision, consommation de flux, est ainsi concurrencée par les plates-formes de téléchargement, consommation temps réel ; 3) Coûts croissants : conséquences de la loi de Baumol, du phénomène «d’economics of superstars» induit par la concurrence entre chaînes, les coûts d’acquisition des droits (sport) ou de production des programmes (série) continuent de progresser fortement ; 4) Entrée de nouveaux acteurs : les fournisseurs d’accès Internet sont devenus distributeurs de programmes gratuits et payants, certains intègrent le métier d’éditeur (conception de chaînes de TV) voire ce lui de producteur (financement de contenus), assis sur les cash-flows importants que génèrent leur activité télécoms, cette entrée déstabilise les acteurs en place.

Quelles issues à cette phase de mutations ? Déstructuration-concentration ? Emergence de nouveaux acteurs puissants et intégrés ? Nouveaux modèles économiques ? Nouveaux schémas réglementaires ? Telles sont les questions que cette table ronde abordera dans une optique économique.